Vache
anthropophage
Vache anthropophage,Violence
de l’unimorphisme
On nous bassine avec l’insécurité dans les grandes
villes. Carjacking, vol, cowjacking, délinquance et vandalisme...
Alors, pour nous rassurer, la politique cuculturelle assure la grande
cohésion sociale à coup d’art-naque bête. Et
voici le symbole de la fertilité, en transhumance dans nos jungles
citadines, transformé en vache à lait, mise à toutes
les sauces pour amuser la galerie. Pourtant, avec 80% d’homicides
dans la famille ou l’entourage, nos rues sont des havres de paix.
Alors? Du pain et des vaches pour lutter contre l’insécurité,
ou de la brioche et des cornes ?
Pourquoi tant de haine?
Partout les mêmes vaches, partout les mêmes marques logotomisées,
les mêmes formes plastiques cornues. Ces vaches ont un goût
de macdo, au service de l’immobilier. Les capitales s’enlisent,
se confondent en capitales dorées, s’uniformisent. Idéologie
surranée assassine et suicidaire, que des idéalistes contestent.
Déboulonner l’arnaque, paravent de la violence capitaliste,
de l’inconscience de notre état: à se croire supérieur
à la nature, l’homme caresse du plastique. Il l’aime
tellement sa vache qu’il produit pour elle du CO2 en la visitant
en voiture. La vie est bien faite tout de même...
Pourquoi tant de haine?
Elle n’est pas dans la rue donc, les chiffres, trop rares l’attestent;
mais dans nos foyers où elle sévit quatre fois plus. La
violence. Vandalisme et délinquance, déviance. La peur de
la rue est entretenue. Une solution: entretenir des artistes, les inviter
à la parade, en user comme de produits périssables. La déritualisation
qui affecte nos sociétés entraîne une violence sans
cesse et illusoirement recadrée par des attractions-culturelles.
Mais l’émouvante femme à barbe d’antan, témoin
de la différence naturelle des êtres, n’a pas survécu
à l’eugénisme œnaniste d’aujourd’hui.
Remplacée par une vache rigolotte. Elle-même surveillée
par des poulets de basse-cour.Eviter l’émotion qui titille
les coeurs, éviter l’art contestataire, les remplacer par
des joies fugaces et superficielles. L’art vache est flatteur, censuré,
contrôlable, mesuré. La ville surpeuplée est un champ
de bataille où les vaches brouttent les idées noires, amusent
les enfants, les détournent des chancres, des clodos et des clandes.
Des vaches aux couleurs vives pour nous donner l’appétit
de vivre, des clowns pour nous engrosser, de la malbouffe contre le mal
de vivre.
Pourquoi tant de haine?
Les artistes sollicités sont tirés à la courte paille.
Il s’agit d’oeuvres de commande. Libre à l’artiste
d’accepter ou pas, de se soumettre à la censure et à
la décoration. Mais à l’origine, point d’artistes
pour critiquer le concept, point de choix de l’objet, il est unique.
À charge de l’artiste de les multiplier, de les diversifier.
"250 vaches!", s’exclame-t-il fier comme grenouille. La
qualité est ici question de quantité. Ôtez les publicitaires
-pourquoi faire un fromage d’une vache camembert?-, les caritatives,
combien d’artistes ont fait oeuvre? Oeuvre au sens spirituel, du
contenu plutôt que du contenant, œuvre née de cette
nécessité intérieure chère à Kandinsky?
Cette quête spirituelle et mystique est-elle obsolète et
ridicule par les temps qui courrent? Mensonge, donc, et censure en bout
de course pour les déviants.
Pourquoi tant de haine?
Depuis des milliers d’années, l’homme à peine
sorti de son gang préhistorique, maltraite, infériorise,
inféode la nature. Matière première disponible à
sa voracité, ce primate si peu sapiens pollue, détruit sa
matrice, son âme, sa survie. Ces vaches sont-elles recyclables dans
les musées? Enseignent-elles la biodiversité? Respectent-elles
la nature? Produisent-elles du lait en poudre? Mon monde animal mis à
mal me manque.
Pourquoi tant de haine?
Sur les ondes, dans la presse, la censure et le mensonge vont bon train.
Seules les vaches bruxelloises seraient le tir des vandales frustrés,
et la cause, dixit l’organisateur, serait l’incurie belge.
"à new-york, les mêmes actes de vandalisme sont punis
de peine de plusieurs mois de prison." Là au moins... Et le
Francois d’assises pas d’Assise, de pointer l’incivisme
"c’est inquiétant...cette vache -marguerite pour les
intimes- était noir, jaune, rouge. L’acte est démesuré
et minable." A-t-on demandé son avis à Magritte? A
Chagall ? Et quelle perte d’inspiration! Mensonge?! Les autres vaches
mondialistes aussi ont pris sur la gueule, là-bas aussi des artistes
forcément frustrés ont attaqué le bon goût
public. Mais à bouffer du mac do, qui se souvient du goût
de la brioche?
Pourquoi tant de haine?
Silence, les vaches regardent passer les trains de badauds, "visiteurs"
en solde. Silence, les vaches masquent la façade ensanglantée
de l’îlot du soleil, où brillait jadis Igor, jeune
artiste ukrainien...Mais le bon peuple a raison, si ces vaches nous font
oublier les vacheries de la vie quotidienne, pourquoi pas? Amuse-gueule
à notre faim d’émotion vraie, crème d’OGM
rose bonbon sur canapé, Objet Graphiquement Mercantile, la vache
n’est pas celle qu’on croit, artiste cornu ou frustré,
mais un ponte de l’immobilier.
Car,
Avenue de la toison d’or,
le veau dort.
jeu-concours "le temps, c’est
de l’argent"
Gagnez votre poid en steak. Un enfant meurt toutes les trois secondes
dans le monde. Combien de secondes épargnées si ces vaches
plastiques étaient comestibles.
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