La jet set au service du peuple

La section bruxelloise du projet international « Art on Cows » se compose de Nathalie Saveries, Marc Antoine Sauvage et François Didisheim. Tous les trois sont issus de secteurs professionnels très divers : management consulting, marketing bancaire et communication marketing. Pourquoi ce trio complémentaire sert-il une manifestation artistique d’aide sociale, populaire, et caritative?

Derrière Art on Cows-Brussels, il y a l’entreprise: «Cré-Action», société au chiffre d’affaires annuel moyen de 5.000.000€ spécialisée dans le lancement de produits, coups médiatiques divers, actions clients, motivation du personnel, fêtes pour sociétés … Cré-Action utilise souvent l’espace public comme champ d’action. En voici quelques exemples:

- « Le monde est une Planète Cigarette» Action commando dans les bars branchés des villes à forte concentration de jeunes.

- « Belgocom fournisseur du Père Noël » des Pères Noëls bleus envahissent les principaux centres commerciaux de notre pays pour y distribuer des chocolats Belgocom.

- Construction sur la place publique d’un pavillon fleuri abritant un des derniers modèles automobiles haut de gamme.

- Publicités sur les plaques communales qui indiquent le nom des rues.

- Distribution de sapins de Noël offerts par Précairinterim.

- Concours de châteaux de sable organisé pour les enfants de Donald.

- Action nationale de testings pour les parfums Glaucôme etc …

Notre équipe est donc composée de spécialistes en évènements publicitaires conviviaux. Toutes leurs actions n’ont qu’un seul objectif: maximiser la visibilité des entreprises commerciales dans l’espace public. Le publicitaire défend une liberté d’expression très sélective, une liberté qui obéit à des conditions d’admissions très strictes, l’accès au club des annonceurs étant réservé uniquement aux gros chiffres d’affaires. Face au renoncement des pouvoirs politiques, ces annonceurs colonisent l’espace public de toutes leurs forces. Ce monopole prône une vision univoque d’un monde lisse, basée sur la démission de la pensée, la marchandisation du corps, la jouissance par l’accumulation matérielle au service de ses propres intérêts financiers. Et ce sont ces mêmes annonceurs qui, sous couvert de l’Art et de la Charité, parviennent de nouveau à maximiser leur lisibilité dans l’espace public! Quand Art on Cows cyniquement se place en défenseur d’une culture accessible à tout public, il crée l’illusion de la reconnaissance de l’individu pour mieux le contrôler afin de transformer son désir en demande commerciale. Pour Nathalie, Marc et François, le public porte un nom : la cible.

Curieusement beaucoup de clients pour qui Cré-Action avait déjà réalisé des actions promotionnelles se retrouvent clients-sponsors d’Art on Cows. Et pourquoi les nouveaux clients-sponsors d’Art on Cows ne deviendraient-ils pas les futurs clients de Cré-Action. Par exemple : dans un premier temps, Bruxelles-Ville accepte l’invasion pubovine d’Art on Cows, dans un second temps Cré-Action est choisi par Bruxelles-Capitale pour organiser les festivités de l’Iris. Vaste entreprise auto-promotionelle qui s’illustre parfaitement !